CARLO GOLDONI (1707-1793)
Il a souvent été appelé le Molière italien, parce que son théâtre nous offre une riche galerie de caractères, de tableaux, de mœurs et de milieux, pris sur le vif et savoureux.
Les caractères créés par Goldoni et peints avec brio sont simples et sains, ils ne sont pas complexes et profonds comme ceux de notre Molière et seul un examen superficiel a pu permettre une comparaison entre Goldoni et Molière : ce sont deux natures antithétiques, Molière est un pessimiste tandis que Goldoni est un grand optimiste : il a observé la nature humaine sans amertume avec une indulgence débonnaire.
Comme Molière, Carlo Goldoni fut un témoin attentif de son temps. Il aima la vie et les hommes, les masques et les acteurs, le public et surtout le théâtre, miroir de la vie, salle de débat, observatoire du monde. Il fut le fils typique de son siècle, ouvert et jouisseur, à qui l’on peut attribuer les mots de l’autobiographe Guglielmo, aventurier honorable « je veux être gai, je veux m’amuser, je ne veux pas penser aux problèmes, au contraire je veux rire de tout et fixer en moi la maxime suivante : l’homme doit être au dessus des coups de la Fortune ».
Goldoni a créé la plus grande comédie humaine de tous les temps et un authentique génie du théâtre. Son extraordinaire capacité inventive lui a permis d’écrire 250 comédies, drames joyeux, intermèdes musicaux, tragicomédies ainsi que de nombreuses compositions poétiques à l’intention d’amis ou de protecteurs.
Sa popularité fut immense : en Russie, en Bulgarie, en Hongrie, en Pologne….
Au vingtième siècle, parmi les nombreux metteurs en scène qui ont monté ses pièces, il faut citer le grand Strehler du « Piccolo teatro » de Milan. Grâce à son génie il a contribué à la célébrité de Carlo Goldoni dans le monde.
La vie de Carlo Goldoni.
1. Les études, les premières tentatives, le mariage (1707-1736)
Carlo Goldoni naquit à Venise le 25 février 1707. Il débuta ses études à Pérouse où le père était vendeur de baumes et d’essences (il ne put jamais obtenir son diplôme de médecin). Il alla ensuite à Rimini pour étudier la philosophie chez les frères dominicains. En 1721 il les abandonna pour suivre une compagnie de comédiens avec lesquels il s’embarqua pour Chioggia. Son père le mit alors à Venise chez un procureur puis à l’université de Pavie pour étudier le droit. Peu de temps après, il fut renvoyé à cause d’une satire contre les femmes de Pavie.
Il devra attendre 1721 pour réussir sa capacité en droit et devenir avocat .
En 1733 il quitte Milan pour Venise et obtient la charge de Gentilhomme au près de l’ambassadeur de Venise .
En 1733 il réussit à faire représenter au théâtre San Samuel sa tragicomédie Bélisaire et les années suivantes d’autres tragicomédies, des comédies improvisées, drames musicaux etc….
En 1716 il épousa Nicoletta Conio .
2. Le séjour en Toscane, le retour à Venise avec Medebac.
De 1741 à 1744 Goldoni occupa à Venise le poste de Consul pour Gêne. Il voyagea en Emilie, en Romagne en Toscane et visita Florence, Sienne et Pise ou il séjourna pendant 4 ans en tant qu’avocat. Le chef de troupe Girolamo Medebac lui offrit alors le poste de poète de sa compagnie. En 1748, il revint à Venise et fit jouer sur la scène du théâtre Saint Ange la Veuve rusée la Femme aimable, La Putain honorée et entre octobre 1750 et février 1751, seize comédies .
En dix ans il composa pour le théâtre Saint Luc plus de soixante comédies. Ce fut la phase la plus aiguë de sa rivalité avec Gozzi e Chiari. Finalement, fatigué de cette longue guerre, il accepta de se rendre à Paris et d’écrire pour le théâtre de la comédie italienne (1762) .
3. Goldoni à Paris.
A Paris il rencontra de nouveaux obstacles, et pour plaire au public il dut à nouveau s’astreindre à écrire à nouveau des comédies à canevas. Il avait presque décider de quitter Paris quand il fut nommé maître d’italien des princesses royales. Plus tard la cour lui accorda une pension de quatre mille lires par an. C’est alors que libéré de toute obligation, il écrivit, en Français, diverses comédies telles que le Bourru bienfaisant, et ses Mémoire .
La Révolution française le priva de sa pension et il mourut dans la misère le 6 février 1793.
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