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LE VISAGE CACHÉ DU VILLAGE

Visite commentée de l’histoire du village de Bussy.: l’ÉGLISE SAINT GEORGES, la salle de bal, la tour, le pigeonnier et la mairie. Le LAVOIR ouvre ses portes et Marie-Claude PHAN, historienne et auteure de «Petite histoire de Bussy Saint-Georges», nous accompagne avec sa verve habituelle.

Chemin faisant, la roue à augets du MOULIN RUSSON nous berce par une musique d’un autre temps.

Puis c’est la vigne, avec ses couleurs, ses odeurs et ses caprices qui nous est racontée par l’équipe de bénévoles passionnés des  Coteaux de la Brosse.



Mais aussi …le TEMPLE BOUDDHISTE de Bussy

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Crédit photos: Italie à Bussy

« Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir  de nouveaux yeux ».     Marcel PROUST

LA GRAND PLACE

Elle a été aménagée en 1992 par Manolo Nunez Yanovsky. Cet architecte, né en 1942 en U.R.S.S., diplômé de l’université de Barcelone, est l’un des fondateurs du Taller de Arquitectura avec Ricardo Bofill. Il a conçu les bâtiments qui la délimitent ainsi que sa décoration.

En 1984, il avait réalisé les Arènes de Picasso à Noisy-le-Grand. Et, à l’époque où il a travaillé à Bussy, il a aussi participé à l’édification du quartier de Villeroy à Guyancourt (Yvelines).

Cet architecte illustre le courant postmoderniste, qui rompt avec les conventions du modernisme et en particulier avec la recherche de formes nouvelles. Le postmodernisme se veut un retour à la décoration, aux motifs empruntés au passé, à l’éclectisme. En même temps, il s’appuie sur un regard nouveau porté à la culture populaire et à son expression architecturale, dite « le vernaculaire commercial », regard initié manifestement par Robert Venturi.

Les bâtiments qui délimitent la place évoquent, dans leur conception, la façade du  théâtre de Welki à Varsovie (Pologne). Ce monument est lui-même une expression du néoclassicisme qui se développa entre 1750 et 1830 en réaction contre les excès du baroque, du rococo et même du romantisme, sous l’impulsion de Winkelmann qui incita à revenir à la vertu et à la simplicité de l’antique.

Néoclassicisme, donc classicisme inspiré de l’antiquité. De l’antiquité nous vient le concept de grande place, élément central de la ville. On l’appelait agora chez les Grecs, forum chez les Romains. C’était le lieu de confluence de la vie publique et il remplissait plusieurs fonctions. L‘agora d‘Athènes était à la fois la place du marché avec des boutiques et l’endroit où se retrouvaient les citoyens pour bavarder, parler politique, voire tenir les assemblées. Les Athéniens se réunissaient sur la place ou sous les galeries, ouvertes d’un côté, comme ici, par une colonnade.

A Bussy, celle-ci est composée de colonnes sans style défini puisque dépourvues de base et de chapiteau, comme souvent dans l’architecture néoclassique. Elles sont surmontées de façades austères que n’animent ni volets ni balcons. Caractéristique également de ce style, le fronton triangulaire grec mais aménagé puisque ouvert en son sommet. A noter que ce fronton, propre aux temples en Grèce, surmonte ici des bâtiments civils.

Les deux grandes statues qui ornent les bâtiments sont manifestement des interprétations de l’Aphrodite, dite Venus Genitrix, célèbre copie romaine d’un original dû au Grec Callimaque et qui date d’environ 400 avant Jésus-Christ. Manolo Nunez a repris la tête, légèrement penchée, l’appui sur une jambe, la main qui retient le vêtement tandis que l‘autre montre la pomme d‘or qui la consacre la plus belle. Pâris, sommé de choisir antre Héra, Athéna et Aphrodite, avait accordé le prix de beauté à cette dernière.

Ce goût pour la Grèce antique dont Manolo Nunez a « revisité » l’art et l’architecture, se retrouve à l‘évidence dans le quartier de Villeroy à Guyancourt, où  il a repris l’idée des caryatides pour soutenir un bâtiment, à ceci près que ces caryatides sont des représentations agrandies et tronquées de la Vénus de Milo.

L’Œil que l’on retrouve en plusieurs endroits peut être un emprunt à l’Egypte antique où l‘œil oudjat, l‘œil d‘Horus, était synonyme de bonne santé. A moins que ce ne soit une reprise de la représentation de l’Etre Suprême (ou de la raison), telle qu’elle figure au-dessus  de la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen »  dans la peinture de 1791 qui est  au musée Carnavalet. Ou bien les deux à la fois.

Les bouches d’aération du parking souterrain affectent la forme de piédestaux qui devaient recevoir des statues, ces statues n’ont  finalement pas été érigées et les socles sont demeurés comme tels.

L’entrée de la place, au bas des escaliers, est marquée par deux colonnes surmontées d‘un cône de métal dont l‘évasement rappelle celui des célèbres cheminées vénitiennes. Elles peuvent être une interprétation des torchères antiques, ces colonnes portant en leur sommet de grandes vasques, souvent métalliques précisément, où l‘on entretenait un feu. Les torchères éclairaient les grands sanctuaires et, ici, symboliquement, la place.

      
                                      
                                          
Crédit photos: rues-de-bussy.infohttp://www.rues-de-bussy.info/NomDesRues.htm

L’EGLISE NOTRE DAME DU VAL                       

C’est en 1990 que l’équipe pastorale, réunie autour du Père Bernard Morris, a entamé les réflexions qui devaient conduire à la réalisation de ce projet.

Il s’agissait de créer dans cette ville qui sortait de terre, un édifice qui fût à la fois une marque visible de la présence de l’Eglise, un lieu de prière et de rassemblement de tous les chrétiens du secteur et un centre pastoral, lieu d’animation et de rencontres.

Un concours d’architectes fut lancé en 1995 et sur les divers projets présentés, ce fut celui du cabinet Gonot-Marcenac que retint la commission composée du curé - alors le Père Raymond Guérin - et de chrétiens du secteur, des représentants de l’évêque, de la commission liturgique nationale et d’Epamarne.

La première pierre a été posée en octobre 1997 et la première messe célébrée pour la veillée de Noël 1998. L’église a été consacrée par Monseigneur Cornet le 18 mars 1998 et les trois cloches, baptisées le 22 novembre 1998.

L’opération qui a coûté 3,2 millions d’euros, a été financée par un apport du diocèse, un emprunt lancé par celui-ci et par des dons.

L’architecture    

Elle présente un ensemble tout en courbes, voulu tel pour le distinguer des formes parallélépipédiques qui dominent en ville. C’est depuis l’avenue du Général de Gaulle et la rive du lac que l’on peut le mieux apprécier l’ensemble, son fin clocher qui marque, à près de  quarante mètres, le point culminant d’une série de piliers de béton qui se déploient, en courbe, tout autour du bâtiment.

Le lac, outre son caractère esthétique, a surtout une valeur symbolique: c’est à la fois l’eau, source de toute vie et l’eau du baptême par lequel l’individu naît comme chrétien. Et puis cet ensemble de colonnes ascendantes qui sort de l’eau et s’enroule autour du bâtiment, représente bien ce trait d’union qu’est l’église entre la terre et le ciel, entre les humains et Dieu.

Sous le porche, semi-circulaire, la porte est ornée de vitraux représentant les églises des dix villages du secteur pastoral du Val de Bussy plus, côté sud, les Noces de Cana et côté nord, la Nativité.

L’intérieur apparaît comme un vaste espace de forme circulaire que rien ne vient altérer. Les lambris qui recouvrent en partie les murs sont du même ton chaud que les poutres de la charpente apparente.

Sur deux cents mètres carrés, les verrières déploient au dessus des lambris, les vagues bleues pour les mystères joyeux, rouges pour les douloureux, or pour les glorieux, par référence aux mystères médités dans le rosaire marial.

Outre ces vagues, les vitraux  de la façade sud représentent le baptême de Jésus, la Pentecôte, la Vierge à l’enfant et la Visitation  et, sur la façade nord, la fuite en Egypte et la rencontre de Jésus et de Zachée. Ces verrières sont dues à Jean-Louis Lambert qui a travaillé en collaboration avec l’entreprise Concepta.

La mezzanine, au dessus de l’entrée, supportée par douze colonnes, représentant les douze Apôtres, permet également d’accueillir des fidèles.

Le baptistère

Situé à droite de l’entrée, il a été conçu, comme l’autel, par Jean-Claude Dejean et Etienne Destaing. Les fonts proprement dits, qui affectent la forme d’un berceau posé sur un pied octogonal, entouré partiellement de colonnes de laiton  rappelant les piliers extérieurs, se situent dans un espace semi-circulaire. L’on y accède par trois marches évocatrices de la Sainte Trinité et qui conduisent le baptisé à descendre vers l‘eau du baptême avant de remonter vers la lumière du Christ.

La statue  de la Vierge

Placée à gauche de l’entrée, cette statue a été sculptée dans une pièce de noyer par Guy Villeret.

L’autel

Taillé dans un bloc de pierre de l’Oise par Jean Meira, il rappelle par sa forme le tombeau du Christ. Décoré d’une céramique de Jean-louis Lambert évoquant la multiplication des pains et des poissons, il contient des reliques de Saint Etienne, de Sainte Cécile et de Sainte Fare.

Derrière l’autel, on note une croix qui, par son extrême dépouillement laisse toute son importance au Christ ressuscité , au premier plan. Conçue par Jean-Louis Lambert, la statue du Christ a été réalisée par l’atelier A.T.21 de Jean Ledru.

L’oratoire

Son autel rappelle celui qui fut dressé en 1997, à Longchamp, lors des journées mondiales de la jeunesse présidées par le pape Jean-Paul II. La statue de la Vierge  est due à Henri-Paul Rey.

                                                                                                                                                                                Marie Phan