Il y a 150 ans, l’Unité italienne ou presque
«Un grand homme (Garibaldi) vide la botte que certains obstacles empêchaient de chausser»
C’est en effet en février 1861 que Victor Emmanuel, roi de Piémont Sardaigne, est proclamé roi d’Italie.
A cette date, l’unité n’est pas tout à fait achevée, mais l’essentiel est accompli au terme d’un long cheminement.
L’année 476 marque la fin de l’empire romain. Et si sur ses ruines, naissent des Etats nationaux comme la France et l’Angleterre, ce n’est pas le cas de l’Italie. La péninsule est morcelée en divers états, très attachés à leur indépendance.
La révolution française de 1789 et tous les bouleversements qu’elle entraîne ont des répercussions importantes sur l’histoire de l’Italie.
A la suite de la campagne d’Italie (1796-1797) dirigée par Bonaparte, la Savoie et Nice, sont cédées à la France.
Des républiques « sœurs » sont créées et cèdent la place à un royaume d’Italie (Napoléon est couronné roi de Milan en 1805) et à un royaume de Naples (1815).
Des réformes politiques, sociales, culturelles (triomphe du Toscan sur les autres langues) préparent le réveil national qui s’accomplit après 1815.
1815. Après la chute de Napoléon, le congrès de Vienne rétablit les anciens états sans tenir compte des aspirations des peuples.
En Italie, elles sont à la fois libérales et nationales. Des sociétés secrètes, fondées sur le modèle de la Carboneria napolitaine se développent et fomentent des complots, ceux-ci sont réprimés durement.
Quant à l’avenir, plusieurs conceptions s’affrontent. Mazzini est pour une république, Gioberti tient pour une fédération d’Etats dirigée par le pape, Balbo et Cavour qui fondent en 1847 la revue Il Risorgimento (Le Renouveau) voient l’unité autour du royaume de Piemont.
1852. Victor Emmanuel II, roi de Piémont-Sardaigne, nomme Cavour premier ministre.
1858. Accord entre Cavour et Napoléon III qui accepte d’aider militairement le Piémont en cas d’agression autrichienne.
1859. Guerre avec l’Autriche. Victoire franco-piémontaise. La Lombardie est rattachée au Piémont.
Dans les duchés d’Italie Centrale, les souverains sont chassés. Des assemblées votent le rattachement au Piémont. Il en est de même à Bologne, terre pontificale.
1860. Soulèvement en Sicile. Garibaldi et ses Mille chemises rouges soutenus officieusement par Cavour, débarquent sur l’île, prennent Palerme et forment un gouvernement provisoire. De là, ils poursuivent leur marche victorieuse sur Naples. A la fin de l’année, les Italiens du Sud voient leur rattachement au Piémont. Pour prix de son aide, Napoléon III obtient le rattachement de Nice et de la Savoie à la France.
Février 1861. Un parlement italien réuni à Turin, proclame Victor-Emmanuel II roi d’Italie.
Cependant, l’unité n’est pas complète. Le Pape est toujours souverain de Rome et à défaut, on installe la capitale à Florence.
1866. L’Italie, alliée à la Prusse dans la guerre contre l’Autriche, obtient la Vénétie.
1870. La France, engagée dans la guerre contre la Prusse, ne peut maintenir les troupes qui protégeaient le Pape à Rome. C’est donc après la défaite française (2 septembre) et la chute de l’Empire, que Rome est prise, puis promue Capitale.
Les Papes successifs refusent de reconnaître cette annexion et « la question romaine » reste pendante jusqu’aux accords du Latran signés en 1929.
Marie-Claude Phan Caricature: copie de Đạo Phan
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